Fundamentos destacados: 74. En cuanto a las posiciones de los órganos de las Naciones Unidas a las que se refieren los terceros (párrafos 35 y 36 supra), la Corte observa que muchas de ellas tienen un alcance muy amplio, ya que van más allá de la mera prohibición del uso de símbolos religiosos en la educación en la Comunidad Flamenca. En cualquier caso, estas posiciones no podrían ser decisivas para la apreciación por parte del Tribunal de la compatibilidad de la prohibición controvertida con el Convenio, cuyo respeto garantiza (Humpert y otros c. Alemania [GC], n° 59433/18 y otros tres, § 127, 14 de diciembre de 2023), máxime cuando ya dispone de una extensa jurisprudencia sobre la cuestión de que se trata (párrafos 62 a 66 supra). En cualquier caso, no se ha establecido que la prohibición controvertida estuviera inspirada por alguna forma de hostilidad hacia las personas de fe musulmana.
75. Finalmente, la Corte no desconoce la diferente situación en la que se encuentran los docentes y los estudiantes. Si bien los primeros son símbolos de autoridad con respecto a los segundos y, por lo tanto, pueden tener restricciones impuestas a la expresión de sus creencias (véase, en particular, Dahlab c. Suiza (dec.), n.º 42393/98, CEDH 2001-V y Mahi c. Bélgica (dec.), n.º 57462/19, § 32, 7 de julio de 2020), los estudiantes menores de edad, por su parte, presentan un mayor grado de vulnerabilidad. El Tribunal ya ha considerado a este respecto que la prohibición de llevar símbolos religiosos impuesta a los alumnos podría responder precisamente a la preocupación de evitar cualquier forma de exclusión y presión, respetando al mismo tiempo el pluralismo y la libertad de los demás (véase, entre otras, Dogru, antes citada, §§ 70-72 y Bayrak, antes citada).
76. En el presente caso, las autoridades nacionales pudieron, habida cuenta del margen de apreciación de que disponían (apartados 59 a 61 supra), intentar concebir la educación organizada por la Comunidad Flamenca como un entorno escolar libre de símbolos religiosos llevados por los alumnos. La Corte ha subrayado reiteradamente que el pluralismo y la democracia deben basarse en el diálogo y en un espíritu de compromiso, lo que implica necesariamente diversas concesiones por parte de los individuos que están justificadas a efectos de salvaguardar y promover los ideales y valores de una sociedad democrática (véase, entre otros, Aktas, decisión citada anteriormente). La restricción controvertida puede pues considerarse proporcionada a los fines perseguidos, a saber, la protección de los derechos y libertades de los demás y el orden público, y por tanto «necesaria» «en una sociedad democrática».
[Traducción de LP]
74. Quant aux positions des organes des Nations Unies auxquelles les tiers intervenants se réfèrent (paragraphes 35 et 36 ci-dessus), la Cour note que nombre d’entre elles ont une visée très large en ce qu’elles dépassent la seule interdiction du port des signes convictionnels dans l’enseignement de la Communauté flamande. En toute hypothèse, ces positions ne pourraient être déterminantes aux fins d’appréciation par la Cour de la compatibilité de l’interdiction litigieuse avec la Convention dont elle assure le respect (Humpert et autres c. Allemagne [GC], n° 59433/18 et trois autres, § 127, 14 décembre 2023), d’autant qu’elle dispose d’une jurisprudence déjà fournie sur la question présentement en jeu (paragraphes 62 à 66 ci dessus). Quoi qu’il en soit, il n’a pas été établi que l’interdiction litigieuse ait été inspirée par une quelconque forme d’hostilité à l’égard des personnes de confession musulmane.
75. Enfin, la Cour n’ignore pas la situation différente dans laquelle se trouvent les enseignants et les élèves. Si les premiers sont des symboles d’autorité à l’égard des seconds et peuvent se voir imposer à ce titre des restrictions dans l’expression de leurs convictions (voir, notamment, Dahlab c. Suisse (déc.), n° 42393/98, CEDH 2001-V et Mahi c. Belgique (déc.), n° 57462/19, § 32, 7 juillet 2020), les élèves mineurs présentent, pour leur part, un plus grand degré de vulnérabilité. La Cour a déjà jugé à cet égard qu’une interdiction de porter des signes religieux imposée aux élèves pouvait précisément répondre au souci d’éviter toute forme d’exclusion et de pression dans le respect du pluralisme et de la liberté d’autrui (voir, parmi d’autres, Dogru, précité, §§ 70-72 et Bayrak, décision précitée).
76. En l’occurrence, les autorités nationales ont pu, eu égard à la marge d’appréciation dont elles disposent (paragraphes 59 à 61 ci dessus), chercher à concevoir l’enseignement organisé par la Communauté flamande comme un environnement scolaire exempt de signes religieux portés par des élèves. La Cour a souligné à plusieurs reprises que le pluralisme et la démocratie doivent se fonder sur le dialogue et un esprit de compromis, qui impliquent nécessairement de la part des individus des concessions diverses qui se justifient aux fins de la sauvegarde et de la promotion des idéaux et valeurs d’une société démocratique (voir, parmi d’autres, Aktas, décision précitée). La restriction litigieuse peut dès lors passer pour proportionnée aux buts poursuivis, à savoir la protection des droits et libertés d’autrui et de l’ordre public, et donc «nécessaire» «dans une société démocratique».
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